VITALIC PARRAIN BPM 2020

Depuis maintenant une bonne quinzaine d’années, Vitalic s’est employé à redéfinir la notion d’électro à la sauce française, imposant sa patte inimitable, énergique et mélodique, s’affranchissant des barrières et mélangeant techno, disco, rock et pop.

Il y a ceux qui font pleurer les platines et ceux qui font hurler les machines. Depuis ses débuts discographiques en 2001, avec le tonitruant Poney EP, Pascal Arbez- Nicolas, alias Vitalic, a toujours été le symbole d’une musique électronique rugissante, taillée pour secouer l’auditeur, et faire pogoter le danseur. Les lentes montées, les boucles profondes, le fameux “voyage” au bout de la nuit, cela n’a jamais été le genre de la maison. Tel un punk de l’électro, Vitalic marchait droit au beat et à fond sur le kick. Sauf, que. À 40 ans (il les a fêtés cette année), les envies changent. En 2012, son assourdissant troisième album Rave Age marque un tournant. Aller plus loin dans la caricature turbinesque, c’est carrément virer EDM. Pourquoi pas? Mais à coup sûr, nous l’aurions alors perdu. Quatre ans plus tard, Pascal n’a heureusement pas basculé du côté obs- cur de la force électronique. Mieux, il signe avec Voyager son meilleur album. D’une homogénéité sans faille (ce qui n’était jamais le cas auparavant), les dix tracks du disque composent une ode très personnelle mi-disco, mi-cold wave. Même des morceaux de bravoure comme les géniaux “Levitation” ou “Nozomi”, parfaits pour les adeptes du “faut que ça envoie”, ne provoquent pas des saignements dans les oreilles. Conclu par une surprenante reprise électro-new wave tout en douceur de… Supertramp (“Don’t Leave Me Now”), Voyager expose surtout la mise à nu de Vitalic qui n’a plus besoin de cacher sa person- nalité derrière une avalanche de BPM. Direction le studio/loft de notre photographe, bien plan- qué au premier sous-sol d’un parking d’un immeuble sta- linien du XIXe arrondis- sement parisien, pour rencontrer le produc- teur de “My Friend Dario”.